Les dernières données sur la décompression : genèse et gestion des bulles; dysfonction endothéliale…
Après un premier mémoire soutenu à la faculté de médecine de Montpellier en 2005 : “Réflexions sur l’évolution de la vitesse de remontée associée aux procédures de décompression” publié par le GNPU (Groupement National de Plongée Universitaire) pour la revue française de plongée (ref RFP n°6), ce second mémoire met un point final à mon cursus d’instructeur national débuté en février 2018.
Ce travail de recherche et de synthèse a pour vocation de regrouper dans un même ouvrage en français, l’ensemble des connaissances actuelles sur les mécanismes et la gestion de la décompression et les perspectives à venir ces prochaines années.
Aujourd’hui, 2 facteurs sont clairement identifiés : le phénomène bullaire et les phénomènes inflammatoires qui demeurent difficile à comprendre, malgré des recherches importantes et une technologie qui évoluent sans cesse. Il existe probablement d’autres facteurs a prendre en compte et qui feront l’objet des futures découvertes.
Dans les années à venir, des études complémentaires seront nécessaires pour améliorer les connaissances concernant les adaptations vasculaires, les mécanismes pro-coagulants et pro-oxydants chez le plongeur, et surtout, de comprendre les interactions qui régissent ces différents facteurs.
D’autres études seront nécessaires pour éclaircir le rôle fondamental des micronoyaux gazeux, les conditions de leur croissance et de leur arrachement de la paroi, mais aussi, le rôle capital joué par la fenêtre oxygène et le filtre pulmonaire qui semblent être au premier plan.
Enfin, d’autres travaux seront indispensables pour mieux comprendre l’acclimatation au phénomène bullaire et le rôle de l’hérédité dans la résistance à ce phénomène bullaire.
Je pense que compte tenu de la complexité de cette pathologie (de par son caractère diversifié, aléatoire et non reproductible), la prévention, la compréhension et l’amélioration de la prise en charge de l’accident de désaturation, passera par la compréhension des liens et des interactions des différents facteurs aggravants et délétères.
L’avenir s’oriente-t-il vers une décompression personnalisée prenant en compte, en temps réel, différents paramètres biologiques ou physiologiques entrant dans le calcul de logiciels de décompression optimisés ?
Ou l’avenir s’oriente-t-il vers des modèles de décompression différents, comme les GF “cassés” ?
Une chose est sûre : l’optimisation des décompressions passera toujours par la prudence, le bon sens, et l’humilité de chacun.
Bonne lecture…
Thierry Falzone, dit Toto